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Des journalistes jugés en France pour avoir qualifié l’Azerbaïdjan de dictature

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New York,  – Le ministère français de la Justice devrait rejeter les accusations de diffamation criminelle portées par le gouvernement de l’Azerbaïdjan contre les journalistes Elise Lucet et Laurent Richard, et permettre à la paire de poursuivre leur travail sans obstruction, a déclaré aujourd’hui le Comité pour la protection des journalistes.

Le 5 septembre, le tribunal de Nanterre, en banlieue parisienne, a tenu une audience dans le cadre d’un procès en diffamation contre les journalistes de l’audiovisuel français, en raison de leur reportage d’investigation de 2015 pour l’émission « Cash Investigations » de France-2, dans lequel l’Azerbaïdjan est qualifié de « dictature », d’après les rapports des médias internationaux.

La prochaine audience est prévue pour le 7 novembre, selon Le Monde.

« L’Azerbaïdjan tente maintenant de réduire au silence les journalistes à l’étranger ainsi que ceux du pays, cette fois avec l’aide du système judiciaire français », a déclaré Nina Ognianova, coordinatrice du programme Europe et Asie centrale du CPJ. « Nous appelons les autorités françaises à abandonner cette affaire de diffamation et à ne pas faciliter la tentative de l’Azerbaïdjan de censurer Elise Lucet et Laurent Richard.

Dans un reportage diffusé sur France-2 en septembre, Lucet a décrit l’Azerbaïdjan comme « l’une des dictatures les plus dures du monde ». Laurent Richard, quant à lui, a qualifié le pays de « dictature » après son voyage à Bakou en , au cours duquel les autorités azerbaïdjanaises l’ont brièvement détenu ainsi que son caméraman, ont saisi leur matériel de reportage et ont confisqué des images, selon le rapport du CPJ de l’époque.

Avant la date du procès de mardi, Richard a réitéré ce que Lucet et lui ont dit dans l’émission télévisée lors d’une interview avec Radio Free Europe/Radio Liberty, financée par le gouvernement américain. « Nous pensons que l’Azerbaïdjan est une dictature et non un pays de tolérance comme le prétendent les autorités azerbaïdjanaises.

Les amendes pour diffamation criminelle s’élèvent généralement à 12 000 euros (14 292 dollars), mais le gouvernement azerbaïdjanais demande un euro symbolique de dommages et intérêts, selon les médias français.

L’audience de mardi a coïncidé avec la publication d’une enquête qui aurait mis au jour un vaste système de blanchiment d’argent et de corruption parmi les fonctionnaires azerbaïdjanais. Le rapport contient également des accusations selon lesquelles l’Azerbaïdjan aurait payé des hommes politiques européens pour obtenir un traitement favorable, ce que le vice-premier ministre azerbaïdjanais a rejeté dans une déclaration faite à l’agence de presse nationale Azertas.

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